LE CHANTIER EN 2017

Pour la saison 2017, la priorité a été donnée au sauvetage de la tour pleine de flanquement Ouest, une tour érigée en contrefort.

Un gros chantier, qui a mobilisé 2 à 3 veilleurs chaque samedi pendant tout l’été, sur une restauration stoppée depuis 2014 et où les travaux ont pu reprendre cette année avec un effectif un peu plus étoffé.

L’urgence était, cette année, d’accrocher une série de blocs de parement, en partie supérieure de l’arrachement, qui ne tenaient que par leur poids, et qui de plus menaçaient, pour un bon nombre d’entre eux, de verser en emmenant une partie de ce qui reste de mur et de blocage. Ce contrefort est une structure semi-arrondie, de forme patatoïde, constituée un peu comme une pâtisserie en mille-feuilles. Une succession de pierres, de blocs et de moellons, posés à plat et formant un cercle, d’un diamètre de presque 5m. Ils forment ainsi des lits qui vont constituer l’élévation de la tour, plus de 25 lits en hauteur. Tout autour, un mur composé d’autres pierres, posées en couches appareillées, en assises, ferme et cache l’ensemble et lui confère son aspect maçonné, comme n’importe quel bâtiment du Moyen-Age.

Cette construction, basse et massive, érigée donc en contrefort, semble être un concentré de particularités, sans doute très moderne pour son époque et fut vraisemblablement le dernier élément architectural ajouté au système défensif. Il est probable que cet élément remarquable ne fut pas rajouté au cordon d’enceintes du castel de Salm avant la seconde moitié du XVème siècle.

Cette tour pleine, adossée à la base de l’angle Ouest des enceintes hautes, fut érigée pour peut-être combler un angle-mort dans la vision que pouvait avoir la sentinelle, depuis le chemin de ronde épargné dans les enceintes Ouest. Un angle mort vers le fossé Ouest, vers l’avant de la tour-bouclier. Sur cette tour atypique, seule la plateforme en partie haute était utilisée et pouvait servir vraisemblablement à l’emploi d’une petite artillerie. A l’arrière, empiétant largement dans l’espace intérieur du château, fut mis au jour il y a quelques années, un dispositif en tas de sable contenu à l’arrière d’un mur de soutènement. Un espace bastionné semblant peut-être destiné à amortir les vibrations en cas d’attaques d’artillerie et d’impacts de boulets. Un peu à l’instar de la masse de terre au cœur d’un rempart, une technique qui n’apparaîtra et se développera qu’un bon siècle plus tard. Cette explication n’est pour l’heure qu’une théorie qu’il nous faudra encore longuement étudier avant de pouvoir en faire une certitude. Cette étonnante zone contiguë à la tour pleine, constituée de sable, de terre et de cailloux, a été en partie restaurée les années précédentes.

Mais pour cette année 2017, nos travaux ont concernés la tour elle-même. Des cicatrisations et des consolidations qui ont eu comme siège l’arrachement qui marque toute la partie supérieure du contrefort. Une succession de longues et méticuleuses phases de maçonneries, en « rocaillage », sur l’énorme masse de blocage qui constitue sa structure.

Ce travail s’est opéré de manière latérale, depuis l’intérieur vers l’extérieur, en accrochant les éléments rapportés sur les parties saines en profondeur, tout en se ménageant des zones de travail en pallier, de part et d’autre de l’arrachement, afin de pouvoir poursuivre la phase suivante. Ces maçonneries sont précédées de longues phases de lavage, de manière à ne pas laisser de matériaux pollués qui déstabiliseraient l’ensemble rapidement. L’idée générale est de refermer l’arrachement de l’intérieur, en diminuant, au fur et à mesure, les rebords des deux lèvres.

Ces travaux sont délicats car il faut alterner les zones consolidées le long de l’arrachement, du bas vers le haut, évitant ainsi de surcharger les masses consolidées au risque d’aggraver la situation. Ce sont des maçonneries assez peu académiques, qui ont nécessité près de 200 kg de mortier par week-end, sans compter les pierres et les moellons de toutes tailles, ainsi que l’eau pour les séances de lavage, des travaux très éprouvants pour les veilleurs, dans leurs harnais de sécurité et suspendus au-dessus des pentes avec très peu de points d’appui pour leurs pieds.

En fin de saison, l’objectif a été atteint. Les zones les plus profondes de la brèche de l’arrachement furent, en bonne partie comblées et une série de pierres de parement, en équilibre sur le haut de l’arrondi, ont été maçonnées et stabilisées. Cette seconde partie de notre travail n’est que provisoire et avait pour seul but de maintenir cette série de pierres de parement en place, notamment durant la période hivernale. Un échafaudage, qui pourra être mis en place en toute sécurité, devrait nous aider à démonter la partie haute de l’arrondi, sur une hauteur d’au moins 5 assises, et l’ensemble sera repositionné et accroché aux parties saines du blocage, dans le respect des maçonneries historiques.

Pour consolider le blocage intérieur de la tour, par ailleurs inaccessible, nous avons mis en œuvre un astucieux système de coulinage, à base de mortier très liquide, afin de combler les interstices du mur entre le blocage et le parement extérieur.

Une autre zone où nous avons poursuivi la restauration en 2017, a été la partie médiane d’un épais mur que nous nommons courtine basse-cour. Ce mur clôt vers le Sud, du côté de l’attaque, une grand terrasse taillée, un espace entièrement dédié à la basse-cour et qui se prolonge vers le Nord, à l’avant de la tour-beffroi, par la cour haute. Cette courtine, comme l’ensemble de la basse-cour, semble dater d’un premier agrandissement du site castral au XIVème siècle. C’est à cette courtine, dont seules des têtes d’arases dépassent de l’éboulis, que les bâtisseurs accoleront les deux murs qui structurent la barbacane, lors d’une nouvelle étape d’agrandissement, peut-être vers le milieu du XVème. Il est à noter que les angles, que forment les deux murs de la barbacane avec la courtine, n’ont pas été chaînes entre eux, ce qui prouve que les maçonneries furent tout simplement accolées les unes aux autres.

Au courant de l’été 2016, nous avions déjà pu jointoyer une partie de ce mur. En 2017, une vingtaine de blocs de parement, sortis de leurs alignements, ont pu été démontés, après identification, puis remis en place avec un blocage neuf, dans le respect de l’histoire qu’ils nous racontent. Malgré que cette zone de chantier se trouve sur un terrain particulièrement pentu, où les manipulations ne sont pas évidentes, il nous a fallu déplacer une belle pierre, posée en panneresse, pesant près de 200kg pour plus de 1m de long.

Les panneresses sont des pierres posées en long dans un mur de manière à le traverser de part en part. A l’inverse, la boutisse est une pierre posée perpendiculairement au parement, de manière à ne montrer que son petit côté. La mise en œuvre de ces blocs particuliers est destinée à renforcer la solidité des maçonneries traditionnelles en pierres de tailles. Là encore, la fin du chantier n’est que provisoire, en attendant de décaisser les vestiges encore ensevelis.

Une troisième restauration a également été commencée, à l’autre bout du château, au niveau de la tour-beffroi, sur le mur Nord de la Bergfried, qui date de l’origine du castrum au tout début du XIIIème siècle. Cette restauration, présentant un caractère d’urgence, a dû être entreprise à la suite d’une série de versements de pierres de parements depuis les vestiges de têtes d’arases, d’une grande fragilité, qui avaient commencés à se dégrader dangereusement l’hiver dernier, menaçant même de dégringoler sur le GR en contrebas.

Le chantier s’est déroulé à la fin de l’été, sur la partie intérieure du mur, posé sur le rocher, avec, dans un premier temps, numérotation et photographies des pierres à enlever, puis démontage d’une partie des vestiges, ce qui nous permettra de retrouver des alignements cohérents.

Le nettoyage au pied des vestiges du mur nous a permis de mettre au jour quelques éléments tombés, notamment un beau corbeau à liseré. Les dimensions, les aspects, et les cheminements des versements de certains de ces blocs nous ont même permis de les réintégrer dans les vestiges.

Cette section des très fragiles vestiges du mur Nord de la tour-beffroi, en cours de restauration, a dû être sécurisée pour l’hiver. La suite du chantier se fera la saison prochaine, avec le rajout d’éléments en partie haute et la consolidation du parement extérieur de la zone. Mais cela devra passer d’abord par une nouvelle autorisation de la D.R.A.C. et une campagne de fouilles, car des sols historiques devront être sondés, à la recherche d’autre éléments de mur enfouis et peut-être découvrirons nous la partie intérieure du chaînage de l’angle Nord/Est dont les vestiges sont visibles sur le rocher le long du GR en contrebas.

Dans le noyau ancestral, sur l’assiette haute, sont visibles de faibles têtes d’arases au niveau de ce qui fut le mur de façade du bâtiment, la bâtisse Sud. Ces vestiges, d’une très grande fragilité, versaient petit à petit, depuis longtemps, dans la brèche de la citerne-réservoir, la comblant lentement mais surement.

Ne pouvant pas laisser disparaître les derniers éléments de ce mur sans réagir, une autorisation nous a été donnée par la D.R.A.C. pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être, sans perdre aucun élément historique. Une zone de sondage est en cours de fouilles, sous les directives et avec l’appui d’un archéologue, afin de trouver la base et l’articulation de ce mur sur le socle rocheux, avant d’en commencer la consolidation, toujours dans le respect de l’histoire.

Dans le même esprit, une prospection est en cours à l’arrière de l’angle Sud-Est de la courtine Sud Kernburg, qui, jusqu’à aujourd’hui, semblait totalement disparue. Là aussi, des éléments furent mis au jour qui nous permettra, une fois étudiés et analysés, de nouvelles avancées dans notre quête de la vraie histoire du Château de Salm.

Situé entre 812 et 817 mètres d’altitude, le château de Salm est parmi les sites castraux les plus hauts du massif vosgien. A l’approche de l’hiver, où les conditions peuvent être particulièrement difficiles, il faut impérativement fermer correctement les chantiers. L’un des derniers travaux de l’année fut donc le démontage des échafaudages pour les protéger du gel, de la neige et du vent.

L’environnement forestier du site castral, portant les traces des conditions météos d’altitude, a été bien modifié ces dernières années. En 2016, deux hêtres, plus que centenaire, touchés par la foudre et terrassés par les maladies, ont été coupés par l’ONF, et cette année 2017 un érable et un hêtre ont souffert durant le coup de vent du 13 septembre. L’érable centenaire a perdu un bon tiers de sa hauteur, heureusement sans faire de dégât à la tour bouclier, qu’il a pourtant frôlé. L’agent ONF de Salm est monté pour procéder à un examen et a conclu qu’ils étaient rongés par un champignon. Il a donc organisé une coupe complète, qui a donné lieu à un chantier de bûcheronnage de grande précision, pour garantir l’intégrité des vestiges.

LE CHANTIER EN 2016

Corps de logis dans l’extrême Sud de la basse-cour:

Des travaux furent menés sur le mur de façade Nord d’un bâtiment, d’au moins 2 niveaux, ayant eu une fonction de corps de logis. Ce bâtiment, d’environ 15m sur 16m de côté, a été construit sur le front Sud de l’assiette qu’occupait semble-t-il, la basse-cour. Cette terrasse basse pourrait dater du XIVème siècle et pourrait ainsi être un premier rajout à la Kernburg originelle.

Contre la face extérieure de cette épaisse courtine fermant ce bâtiment vers le Sud, sera accolée ultérieurement (peut être début XVème siècle) la barbacane qui commandera la porterie de la Vorburg.

Après le décaissement des têtes d’arases l’année précédente, nous avons, en 2016, maçonné à l’identique les vestiges mis au jour sur une hauteur d’environ un mètre, après identifications, numérotations puis démontage de tous les éléments qui le constitue. Nous nous sommes concentrés cette année sur le parement intérieur de la courtine (épaisseur de 1,60m, à sa base à 1,20m en tête d’arase).

Les vestiges mis au jour ont pris une forme d’escalier, suivant en cela les inclinaisons des pentes d’éboulis au bas desquels sont allés rouler les versements provenant des têtes d’arases. L’accès à l’ensemble de cette zone de chantier est, de ce fait, assez délicat.

L’élément le plus remarquable de l’appareil du parement intérieur est un magnifique corbeau biseauté, encore en place et en très bon état. Ce dernier, se situe au-dessus d’une portion du mur, assez vaste, où l’appareil est détérioré en profondeur, ce qui pourrait laisser supposer la présence d’un foyer de cheminée. Il pourrait donc s’agir d’un corbeau supportant jadis la hotte d’une cheminé monumentale, la pierre étant tout de même située à plus de 2,50m de la base du mur.

Une fois la face de parement décrottée et lavée, nous avons pu procéder à un rejointoiement en profondeur, sur les éléments encore en place à la base des vestiges mis au jour. En partie haute, les têtes d’arases ont dû être reprises plus en profondeur et la fourrure dépolluée, vidée et rechargée en blocage neuf. Des blocs de parements, sortis de leur niche ou instables, ont été déposés afin de redresses les maçonneries et rétablir les alignements du mur. Parmi ces blocs se trouvait une belle boutisse, devant être initialement déposée, car hors alignement, mais qui fut finalement calée et redressée en place, compte tenu de ses dimensions et son poids, le décaissement n’étant pas possible. De plus, ce seront une dizaine de pierres de parements, parfaitement identifiées lors des décaissements postérieurs, mais ayant glissé hors des niches, qui ont été remises dans leur assise d’origine. Le rocaillage, qui protégera les nouvelles têtes d’arases des infiltrations, ne pourra être achevé qu’avec le rétablissement du parement extérieur.

Corps de logis dans l’extrême Sud de la basse-cour

Courtine Sud sur l’assiette haute Kernburg:

Poursuite des travaux sur la courtine qui clôt la partie la plus ancienne du château (1205-1225, peut-être dès 1190 pour certains historiens). Les travaux, sur ce mur d’enceinte long de 17m et épais de près de 2m, ont débuté dès 2005 sur la partie Ouest. Ce dernier forme un chaînage avec la chemise haute où vient s’appuyer la tour de flanquement Ouest, tour pleine érigée en contrefort.

Sur la partie Est, dominant la barbacane, 4 assises de parements extérieurs ont dues être déposées, jusqu’au socle rocheux, travail difficile car ces pierres pesaient plus de 120 kg. Nous sommes en limite d’un probable un arc porteur franchissant une brèche de moins de 2m.

Cette dizaine de pierres, certaines avec faces à fort bossage, furent ensuite replacées sur le rocher dominant la lice (ancienne contrescarpe du premier fossé, transformé en cour), maçonnées puis rejointoyées, après réinitialisation d’un savant jeu de cales et de plaquettes historiques disposées sur des entailles du rocher pratiquées pour épurer le socle en poudingue marqué de nombreuse failles. Il est à noter, que pour franchir la plus large de ces failles, les bâtisseurs y ont simplement introduit un gros bloc calé en coin, réalisant ainsi le plus original et naturel des arcs porteur. Toutes ces mises en œuvre de techniques historiques ont bien évidemment été préservées, mais surtout renforcées par l’apport de mortier frais.

Lors des travaux de décaissements du cône d’éboulis, comblant entièrement la lice au pied de la courtine, afin de préparer un sol lisse pour accueillir les tréteaux de maçon, plusieurs blocs, moellons et parement mis au jour, avaient été numérotés et leur emplacement identifiés sur des photos. Ce repérage des éboulis fut bénéfique, puisque l’un des blocs décaissés, un gros moellon, s’est révélé être la face avant d’un parement.

Savant jeu de cales et de plaquettes

Mur intérieur de la barbacane, partie Sud:

Parement intérieur, côté lice du montant Sud de la seconde porte cochère jusqu’à la jonction avec la tour en fer à cheval.
Les décaissements des vestiges ayant été entamé les années précédentes, en 2016 nous avons fini par trouver des alignements cohérents tout le long des têtes d’arases et, mis au jour une série de 3 ressauts du socle rocheux, travaillés en palier le long de la face Nord de la tour en fer à cheval. Posées sur le palier rocheux le plus haut, vers la jonction avec la tour, les 4 hauteurs d’assises du parement intérieur encore en place étaient entièrement sorties de leur alignement. Parements et fourrures ont été déposés, après identification, puis repositionnés et maçonnés dans les règles de l’art. Une fois de plus, des phases de décaissements ordonnées, avec identification systématique de tous les éléments, photos et minutes de chantiers, nous ont permis de mettre en évidence une série de pierres de parement sorties de leurs assises et, plus important encore, de comprendre l’historique des versements. Ce travail minutieux de décaissement nous a permis de remettre en place, dans une zone non valorisée jusque-là, toute une série de pierres de parements qui viendront rehausser l’aspect de cet élément de la porterie. Les parties les plus basses du mur, parfaitement conservées par les éboulis, ont subi un nettoyage et un jointoiement en profondeur. L’aspect uniformément blanc de la base du parement intérieur, nous donne à penser que l’appareil, dans cette partie de la barbacane pour le moins, était entièrement recouvert par un enduit de chaux.

Parement intérieur de la barbacane

Parement extérieur, côté barbacane:

Sur cette face, en limite de la tour en fer à cheval, le socle rocheux, montant à plus de 3m de haut, n’a pas été travaillé en paliers successifs. Nos interventions se sont limitées à un nettoyage, suivi d’un jointoiement en profondeur, car les vestiges paraissaient en bien meilleur état. Une épaisseur d’éboulis de +/- 1m a tout de même dû être décaissé pour faire apparaître les alignements de l’appareil à la base. Une hauteur de 10 assises a été renforcée en joints neufs. En partie haute des vestiges, sur les têtes de l’arase, les 4 dernières lits de parements, très perturbés, devront être déposés, après identification, pour rétablir les alignements et réinitialiser la fourrure en blocages cohérents. L’ensemble pourra ensuite être couronné par un rocaillage, contre les infiltrations d’eau.

Parement extérieur de la barbacane

Une fois toutes ces maçonneries consolidées, l’ensemble de cette partie Sud du mur intérieur de la barbacane, de la seconde porte cochère jusqu’à l’angle Sud-Est du bastion en fer à cheval, pièce maîtresse da la Vorburg (XVème siècle) aura, à n’en pas douter, un effet superbe, et redonnera un indéniable coup de jeunesse à notre vieille ruine de Salm.

LE CHANTIER EN 2015

En 2015, nos efforts se sont étendus principalement sur le mur intérieur barbacane, sur sa partie Sud, au-delà de la seconde porte cochère jusqu’à la jonction avec la tour en fer à cheval. Toujours dans un souci de garder la mémoire de l’histoire des éboulis, ces derniers furent relevés en effectuant régulièrement des croquis que les spécialistes appellent des minutes de chantiers tout en doublant ce souci de mémoire par de nombreuses photographies lors de toutes les phases de travaux. Dans la partie Nord de ce même mur, nos travaux de consolidation nous amènent à nous poser de nombreuses questions quant à l’articulation de ce mur avec la courtine Sud basse-cour, cet épais mur semble faire partie d’un bâtiment bien plus vaste ressemblant peur être à un corps de logis.
Sur la courtine Ouest, les études et les reprises de maçonneries concernent la partie Est. Quelques indices sur les soubassements rocheux et dans les éléments de maçonneries, nous donne à penser que ce mur comportait jadis au moins 2 arcs de décharge, ainsi que la présence d’au moins une grande meurtrière cruciforme. Cette dernière semble avoir été démantelé lors du rajout de la Vorburg, probablement la fin du 14eme s- début 15eme s.
Les travaux sur la tour pleine flanquant le glacis Ouest sont pour l’heure stoppés à défaut de propriétaire. En effet, la modification de son apparence extérieure nous oblige à déposer un permis de construire et donc d’avoir un propriétaire. Ce souci devrait se régler dès 2017, car la mairie de La Broque s’engage, avec la DRAC et l’ONF, vers une convention de gestion du site castral de Salm.

Second mur barbacane – Parement Ouest. Relevés des éboulis – Avril 2014

Second mur barbacane – Parement Ouest. Décaissement partiel – Mai 2014

Mur intérieur barbacane – Parement Est – Mai 2014.

Second mur barbacane – Parement Ouest. Numérotation avant reprises maçonneries – Juillet 2014

Second mur barbacane, parement Ouest. Reprises des maçonneries – Septembre 2014

Second mur barbacane. Reprises des maçonneries – Novembre 2014

LE CHANTIER EN 2014

2014 a vu la poursuite des consolidations sur le mur intérieur barbacane sur ces 2 faces de parement.
Durant cette année, c’est la partie Nord qui a retenu toute notre attention, partie Nord située entre la seconde porte et un mur plus conséquent qui ferme la basse-cour, que nous appellerons courtine Sud basse –cour. Après identification et démontage, les maçonneries des têtes d’arase furent rétablies à l’identique. A la base des murs, les éboulis furent relevés, de nombreux blocs identifiés et certains purent être remis dans leur assise originelle, en tenant compte des hauteurs des différents blocs.
Cette année a également vu la poursuite des consolidations de la partie centrale de la courtine Sud Kernburg, dont la vocation de mur bouclier est, tenant compte des dernières découvertes, de moins en moins avéré.
Le contrefort Ouest a vu la poursuite de la stabilisation de l’arrachement supérieur.

Barbacane,second mur partie Nord – Parement Est – juin 2013

Second mur barbacane – Parement Est. Travaux de nettoyage et reprises des joints août 2013

LE CHANTIER EN 2013

Nous avons poursuivi nos actions sur la tour de flanquement (cicatrisation et consolidation) et sur le mur bouclier (prospection partie Sud).
Lorsque la cicatrisation de la tour de flanquement sera plus avancée, nous pourrons envisager de remonter de l’éboulis Ouest, les quelques 80 blocs arrondis nécessaires pour rétablir les élévations et stabiliser ainsi l’arrachement supérieur, en réduisant considérablement l’inclinaison et freiner le ruissellement. En préparation de ce chantier, nous avons réaménagé les chemins d’accès pour faciliter le prélèvement des blocs dans l’éboulis avec un maximum de sécurité.
Cette année a été consacrée également au décaissement de la barbacane où plusieurs blocs menaçaient de disparaître des arases. Ce mur intérieur barbacane part rejoindre le parement extérieur du mur d’enceinte Sud bassecour (courtine – liaison sans chaînage de maçonnerie) vers le Nord, et la base de la grande tour en fer à cheval (donjon bouclier) vers le Sud. Ce mur est percé dans sa partie Sud, de la seconde porte d’accès au château. Nous avons bénéficié sur ce chantier du concours de 7 jeunes étudiants de l’école d’architecture de Strasbourg (ENSAS) dans le cadre de leur stage qui a duré un mois. Après décaissements, identifications puis déposes de 8 blocs de parement, sur les 2 faces du mur, en jonction avec le montant appareillé Nord de la seconde porte, la maçonnerie fut reposée à l’identique et un jointoiement a été réalisé. Une grande partie Sud du second mur barbacane a pu être rejointoyé sans autres travaux, vu le très bel état de ces vestiges.
Courant Août, sur le chantier barbacane, un beau coup de mains supplémentaire d’une vingtaine de caravelles de Grenoble (scoutes), merci à elles et aux futurs architectes.

LE CHANTIER EN 2012

Encore une année centrée sur la tour de flanquement, avec la poursuite méticuleuse de la cicatrisation sur l’arrachement, ainsi que la consolidation de blocs de parement juste délogés de leur niche.
Ces interventions sur l’arrondi de la tour sont destinées à stabiliser et garantir son élévation actuelle. En effet, après avoir dégagé l’éboulis la recouvrant, la tour présentait un « ventre » dans son arrondi. Après dépose, nettoyage des terres présentes et repose des parements, la tour a retrouvé une base solide pour envisager les consolidations futures. Le mur bouclier fut dégagé et consolidé sur sa face intérieure afin de pouvoir former un ensemble cohérent.
De plus, nous avons débuté les travaux de prospection le long du mur d’enceinte Sud bassecour (une courtine dans le prolongement du mur bouclier). Cet élément s’est révélé cohérent dans ses maçonneries et avec une élévation intacte sur près de 4 mètres. Nous sommes en présence d’un mur avec des arrachements en partie haute en « forme d’escalier », d’une épaisseur de près de 1,5 mètres à la base ; Ces fondations sont posées sur le socle rocheux, taillé en terrasses, dans l’arrête gréseuse sur le flanc Sud de la Kernburg.

LE CHANTIER EN 2011

L’année a été principalement consacrée à la cicatrisation de la tour de flanquement, c’est-à-dire remettre du mortier frais sur le blocage de la tour (arrachement supérieur – cette tour est à voir comme un contrefort et est donc pleine), ainsi que sur le mur parementé qui la structure, après avoir décrotté les terres polluant les maçonneries. Cette action doit se faire avec beaucoup de précaution pour ne pas fragiliser la structure existante et en toute sécurité pour l’équipe. De ce fait, nous avons demandé à la société ACCSYS, spécialisée dans les travaux en hauteur, de nous initier à ces techniques et avec l’équipement approprié. Nous en avons profité également pour suivre une formation SST, sauveteur secouriste du travail, organisée par Espace Formation de notre membre veilleur Catherine Eder (Plaine).
Nos actions se sont portées aussi sur le décaissement, le relevé par dessin, nettoyage de l’arase et la consolidation du mur « de gorge » en l’état. Ce mur ferme la tour de flanquement vers l’intérieur de la Kernburg (château primitif). Le dégagement de ce mur revêt une importance dans la compréhension de l’organisation du front défensif et des remaniements successifs qui ont eu lieu au fil des siècles et des besoins.

LE CHANTIER EN 2010

Après avoir renforcé les différents murs en liaison avec la tour de flanquement, nous avons entrepris de dégager encore quelques dizaines de centimètres de terre au pied de la tour de flanquement pour poser un échafaudage le long du mur parementé. Nous en avons profité pour nettoyer cette zone en numérotant et en retirant les blocs menaçant de tomber, la végétation et les résidus de mortier. La fonction de cette structure est de consolider la tour et ainsi lui assurer une nouvelle stabilité.
En parallèle, nous avons continué à consolider le mur bouclier et le mur de liaison Ouest, tout en relevant régulièrement les strates au fur et à mesure des décaissements. Comme nos actions sur le château sont amenées à durer, nous nous sommes aménagés un abri plus grand pour nous protéger et réorganiser le rangement de notre matériel dans le petit abri.
Les pompiers de Schirmeck ont organisé une manœuvre dans le cadre des interventions en milieu périlleux. Ceci a également permis aux services de secours de bien localiser le site et ses accès afin de pouvoir, si besoin, intervenir rapidement.

LE CHANTIER EN 2009

LES TRAVAUX DE JUIN 2009, VEILLEURS ET ETABLISSEMENT OBERLIN DE LA CLAQUETTE

Dans la semaine du 22 au 26 juin 2009, les Veilleurs de Salm ont eu, dans le cadre d’un partenariat avec l’établissement Oberlin de La Claquette, commune de La Broque, le plaisir d’accueillir sept jeunes de la classe N5 dans les ruines du château. Les Grands (la classe 5 est en effet celle des grands), nous on donné un sérieux coup de main, puisqu’il s’agissait de nettoyer la base de la tour bouclier d’un cône de décombres constitué d’éboulis et de terre végétale.
Ce cône de décombres est très probablement l’oeuvre des «chercheurs de trésors», mentionnés dans une publication du 18e siècle, lesquels ont pratiqué une ouverture sous l’arc de décharge (et autres trous à l’intérieur de la ruine !), pensant qu’il s’agissait d’une porte murée. Par cette ouverture improvisée, ils ont désencombré l’intérieur de la tour en évacuant les «gravats» dans la pente. Or, le cône qui en a résulté couvre en partie notre zone de prospection.
Le dégagement de cet amas étant devenu nécessaire pour permettre la poursuite des sondages, le socle rocheux de la tour bouclier a été remis à jour – après plusieurs siècles d’enfouissement – ainsi que plusieurs gros parements (sous plus d’un mètre d’humus) dont certains se sont révélés être des éléments significatifs de l’architecture de cette belle tour.
Ce ne fut pas un travail de tout repos, mais une tâche répétitive et éreintante qui demandait des personnes hardies et fières. C’est ce que nous avons trouvé dans nos sept petits gars avec, de surcroit, un intérêt toujours renouvelé pour ce qui touche l’histoire du château et des burgleutes (habitants du château) qui y vivaient, il y a fort longtemps. Encore un grand merci et bravo la classe N5 de 2009, celle des Grands, celle des vrais petits gars. Une pensée aussi pour Henri, Alain, Michel et Catherine sans lesquelles cette expérience n’aurait pas été aussi bien menée; avec toutes nos amitiés.

Poursuite des travaux de consolidation effectués sur le revêtement extérieur de la courtine. Le blocage a été entièrement démonté par la conséquence d’un profond décollement de l’appareillage. Grâce au nombre de plus en plus important de «maçons qualifiés», nous avons pu poursuivre des travaux de consolidation sur l’ancien mur bouclier, zone Est proche du GR532.

Sondages sur la barbacane (avec recherche en cours de sa jonction avec la tour-bouclier). Une nouvelle zone de sondage a été démarrée sur versant sud-est avec succès par la mise à jour des fondations de l’enceinte extérieure, permettant d’identifier avec plus de certitude les limites extrêmes du château. Découverte de très beaux éléments qui seront consolidés dans la foulée.

LE CHANTIER EN 2008

De longs travaux de démontage et de remontage à l’identique de la courtine de liaison tour de flanquement et tour-bouclier ont été lancés.

Les sondages autorisés ont permis de mettre à jour les structures basses de la barbacane et leur jonction avec la tour-bouclier. De gros travaux de déblaiement devront apporter plus de compréhension dans l’articulation des murs encore enfouis.

La recherche et le recensement du mobilier architectural consolide l’idée d’un édifice d’un niveau architectural remarquable.

LE CHANTIER EN 2007

Le chantier s’est concentré sur la consolidation des assises du mur bouclier dans sa partie nord. Il fut suivi par un rocaillage complet de la même zone. Vient ensuite le dessouchage du gros orme coupé en 2005. A l’intérieur du palais, les travaux de consolidations furent effectués sur la partie ouest de la courtine fermant la tour de flanquement.

LE CHANTIER EN 2006

Avril à juin : Fin des travaux de décaissement sur le mur bouclier, partie intérieure.
Mai : Travaux de débroussaillage d’une section du chemin médiéval, non encore ouverte aux randonneurs, avec les adolescents de l’établissement Oberlin de La Broque.
Juin : travaux de réhabilitation du chemin médiéval en partenariat avec l’établissement Oberlin de La Broque.
Juillet à octobre : Début des travaux de consolidation sur le mur bouclier.
Août : Décrottage de la zone d’éboulis nord–ouest avec repérage et préparations des pierres à parement arrondis pour le chantier sur la tour de flanquement.
Aménagement et circulation à travers la ruine du chemin de Grande Randonnée 532 (octobre) avec le concours de l’établissement Oberlin et l’accord de l’Association du Club Vosgien.

LE CHANTIER EN 2005

Dégagements programmés, avec autorisation de la DRAC Alsace sur la tour de flanquement nord–ouest : 30m2 de mur de la tour, de la courtine et du mur bouclier ont été pour l’essentiel mis à jour sous les éboulis. Suite de l’entretien sur la végétation.

LE CHANTIER EN 2004

Intervention cyclique d’entretien sur la végétation. Etudes et projets pour la réorganisation des circuits externes et internes des piétons. Premières réflexions sur la création d’un sentier de découverte «la boucle du Château de Salm». Validation des objectifs pluriannuels par la DRAC, la commune et l’ONF.

LE CHANTIER EN 2003

Débroussaillage réalisé dans le cadre du programme Les Veilleurs de Châteaux Forts.